Cholet. Ça roule pour le transporteur Ageneau group

Article: Courrier de l’Ouest du 12/10/2022

Ageneau group fête ses 60 ans, ce samedi 15 octobre, avec une grande fête foraine installée sur le site de l’entreprise. L’occasion de faire le point avec le transporteur choletais, fort de 550 salariés et d’un chiffre d’affaires de 94 millions d’euros.

Les feux sont au vert. Oui, malgré un contexte loin d’être évident, dixit Alexandre Pasquier, un des co-dirigeants d’Ageneau group, le transporteur choletais vient de connaître une année 2022 positive. Les chiffres ne mentent pas. C’est simple : l’entreprise, née à Cholet il y a 60 ans, va boucler son année 2022 avec un chiffre d’affaires de 94 millions d’euros, soit une hausse de 15 %. La performance n’est pas neutre alors que la situation géopolitique fait grimper en flèche le prix du carburant. Ageneau group est le premier à en mesurer la situation : Chaque mois, le surcoût lié à la hausse du carburant s’élève pour nous à 260 000 € », explique Guillaume Ageneau, co-associé.

Alors bien sûr, le transporteur bénéficie de la règle de l’indexation du coût du carburant, supportée par le client, mais il n’empêche, au bout du compte, c’est l’ensemble du marché qui est impacté. D’autant plus que le carburant n’est pas le seul élément à connaître l’inflation. Il y a aussi l’additif environnemental AdBlue qui a pris 500 %, les camions qui s’affichent à plus de 20 %, les remorques aussi, bref, un environnement compliqué.

« L’expérimentation au gaz liquéfié était tout sauf une bonne idée »

Mais comment Ageneau group parvient-il à s’en sortir ? Par la volumétrie. On a connu une hausse de notre activité, de l’ordre de 15 %. L’une de nos forces, c’est d’avoir un large panel de clients, représentant un grand nombre de secteurs d’activité : menuiserie, bâtiment, agro-alimentaire… Aujourd’hui, on capte encore de nouveaux marchés. Un exemple : cette année, un nouveau client nous a apporté 30 camions sur huit mois…

Pour le moment, la hausse du prix du carburant n’a pas incité Ageneau group à diversifier sa flotte – qui s’élève aujourd’hui à 350 camions – vers de nouvelles sources d’énergie. Le gaz naturel liquéfié ? On a réalisé une expérimentation avec ce gaz-là, mais on s’est rendu compte que l’empreinte carbone, sur l’ensemble de la chaîne, de la production à la consommation, n’était pas plus vertueuse, explique Alexandre Pasquier. C’était tout sauf une bonne idée… Mais cela nous a permis d’approfondir nos réflexions. Il n’y a pas une vérité, mais des micro-vérités sur le sujet. On prend notre temps pour faire nos choix.

Et le gaz vert issu de la méthanisation ? Il n’y a pas des stations partout, le maillage n’est pas encore optimal, répond Guillaume Ageneau. Quel est l’intérêt, pour nous, par exemple, de traverser Cholet pour s’alimenter à la station de Mortagne-sur-Sèvre ?» Surtout, le secteur du transport semble plutôt se diriger vers… l’électrique. Au dernier salon international de Hanovre, il n’y avait pas un camion au gaz exposé ! En revanche, il y avait de l’électrique. Chez le transporteur choletais, on imagine volontiers l’avenir avec un parc roulant hybride : avec du carburant, mais aussi avec du B100 (colza), de l’électrique, et toutes nouvelles formes d’énergies efficaces.

Un site à 13 millions

En attendant, Ageneau group recrute. Cette année, plus de 50 nouveaux postes ont été ouverts, dont une bonne partie a été pourvue par les élèves du centre de formation interne. Si certains transporteurs ont mille peines pour recruter, ce n’est pas vraiment le cas ici. Les dirigeants avancent comme argument, la bonne image du groupe dans le métier. Actuellement, l’entreprise salarie 550 collaborateurs répartis sur onze sites : Cholet, Nantes, Paris, Tillières, Le Mans, Bordeaux, Tours, Les Herbiers, Andrezé… et Angers, dont le nouveau site, basé en périphérie, à Trélazé, devrait être opérationnel à la fin du premier semestre 2023. C’est le plus gros investissement qu’on n’ait jamais réalisé, il représente 13 millions d’euros, précise Guillaume Ageneau. N ous avions plusieurs sites à Angers, là, on va tout regrouper, c’est plus simple. On aura au même endroit la formation, l’atelier, la logistique, les bureaux et peut-être une station multi-énergie avec, pourquoi pas, du gaz ou de l’hydrogène. Le siège historique de Cholet devrait également faire l’objet de travaux d’aménagement et d’extension. Le dossier est dans les tuyaux. Aujourd’hui, Ageneau group, c’est plus de 130 000 m² de stockage.

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